Qui ne culpabilise pas quand par chance il vit des temps creux?
Les journées laissent peu de place au "ne rien faire" qui devient un véritable luxe. Se tourner les pouces, regarder le plafond, laisser les idées divaguer comme bon nous semble. Il faut oser ne rien faire car c'est compliqué dans cette société en constante ébullition. Prendre le temps de s'arrêter est un acte, et ce moment de non-activité en silence est tout sauf une perte de temps. C'est même un moyen de cultiver l'intelligence: il favorise la concentration, la mémorisation, la prise de recul nécessaire aux questionnements.
Selon le psychiatre Carl Gustav Jung, faire une place significative au silence dans notre vie permet de s'éveiller à notre moi profond et d'en découvrir les richesses. L'écoute du silence ancre dans le moment présent pour se vivre ici et maintenant, sans se soucier de ce qui est passé ou de ce qui se produira peut-être.
On associe le silence à l'ennui, alors que c'est un moment propice aux rêves et une porte qui s'ouvre à l'imagination. Si notre mental est saturé de pensées, il n'y a pas d'espace pour le silence. L'inaction silencieuse permet de marquer une pause, de se connecter à son monde intérieur et aller à l'essentiel.
Le corps en silence est vécu au travers des pratiques en Sophrologie: la respiration abdominale ralentit le rythme cardiaque et met l'organisme au repos, il y a diminution de la production de cortisol (hormone du stress), des ruminations anxieuses, des cycles dépressifs. La perception des points d'appuis et l'attention portée à chaque segment du corps revient à poser son corps...en silence.
Et quelquefois rien n'est plus parlant que le silence: le langage corporel avec les gestes, les mimiques, les expressions faciales sont riches d'informations.